La guignolée est lancée
En raison des limites imposées par le contexte sanitaire, la guignolée de l’unité pastorale de Saint-Basile et Saint-Bruno se déroule de façon bien différente cette année, sans porte-à-porte et sans ses cantiques de Noël traditionnels.
Les besoins des plus démunis sont d’autant plus criants que cette pandémie a réduit l’accès aux ressources d’aide disponibles et renforcé l’isolement. L’unité pastorale a donc lancé son appel aux dons et aux denrées, avec l’objectif d’amasser 90 000$, et a déjà récolté 34000 $ par la poste et par voie électronique.
« La réalité des gens dans le besoin a beaucoup changé cette année. » – Caroline Rodrigue
Des besoins accrus
Malgré ce départ encourageant, la coordonnatrice des activités paroissiales en charge de la campagne, Caroline Rodrigue, insiste sur l’importance de continuer d’y participer en grand nombre.
« La réalité des gens dans le besoin a beaucoup changé cette année. On a souvent l’idée préconçue qu’il s’agit de personnes qui ne travaillent pas et bénéficient de l’aide sociale, ou qui n’ont pas de fonds de retraite, mais là, on a beaucoup de jeunes familles à aider avec la guignolée, les paniers de Noël ou encore l’Opération cadeaux de Noël. On a plus de 90 familles à Saint-Bruno qui font appel à la banque alimentaire, et le nombre de demandes ne cesse de croître. »
La COVID a eu un impact majeur sur la quantité de demandes d’aide que l’unité pastorale reçoit depuis le printemps. Elle indique que les besoins les plus grands sont liés au logement (30%) et à l’alimentation (37%).
L’année passée, la guignolée à Saint-Bruno a généré 86 877$ en dons, dont 66% a permis d’apporter les ressources d’aide nécessaires aux personnes démunies de la ville, 5% a été prévu pour les Paniers et Cadeaux de Noël, et 9% pour les déboursés relatifs à l’organisation de la guignolée. En plus de permettre de répondre aux besoins essentiels des gens dans le besoin, les dons permettent en partie de financer des projets spéciaux axés sur la prévention, l’éducation pour l’autonomie financière et l’implication sociale des personnes démunies.
les dons espérés
Si la paroisse de Saint-Bruno ne peut venir jusqu’aux donateurs, elle espère que ceux-ci iront jusqu’à elle à l’église, au 1668, rue Montarville, pour remettre leurs denrées aux bénévoles présents. Elle invite les donateurs à apporter des denrées non périssables dès le 29 novembre, de midi à 18h.
Madame Rodrigue rappelle aux donateurs que les denrées souhaitables doivent répondre aux besoins primaires. « Tout ce qui est non périssable fait l’affaire, mais on demande aux gens de ne pas envoyer de produits alcoolisés, même si l’intention est de gâter les gens pour les fêtes, parce qu’on ne connaît pas la situation des familles récipiendaires. Nous ne voulons pas envoyer de bouteille de vin à une famille qui sort tout juste d’un problème d’alcoolisme. On préfère recevoir des aliments pour la cuisine de tous les jours, des conserves, viandes et légumineuses en canne, des pâtes, et on est aussi preneurs des cartes-cadeaux et coupons d’épicerie. Les produits d’hygiène personnelle, surtout ceux qui sont plus coûteux comme les serviettes sanitaires, sont aussi les bienvenus. »
Quant aux dons en argent, ils peuvent être faits dès maintenant en allant sur le site de l’unité pastorale. ou par la poste si l’on fait partie des résidents ayant reçu une enveloppe à cet effet. « Nous avons envoyé des enveloppes aux résidents et aux commerces de Saint-Bruno. En tant qu’organisme, on a accès aux adresses de toutes les résidences, sauf à celles qui ont demandé à ne pas recevoir la circulaire, par choix écologique. Les personnes qui voulaient mais n’ont pas reçu d’enveloppe pour cette raison, peuvent nous apporter leurs denrées le 29 novembre, ou bien sur les heures d’ouverture en semaine, de 9h à 16h. Pour les dons, ils peuvent aussi nous les envoyer par la poste ou passer par notre site. »
La solidarité communautaire
La guignolée de l’unité pastorale est organisée de concert avec la Table Solidarité Saint-Bruno, qui regroupe les organismes communautaires, et qui finance aussi le comptoir alimentaire et d’autres services du CAB toute l’année grâce aux dons de la campagne.
Mme Rodrigue explique qu’à l’approche de Noël, certaines personnes ont des besoins plus spécifiques quant aux paniers et aux cadeaux de Noël. « Elles passent par le Centre d’action bénévole (CAB), qui fait le suivi de leurs demandes tout au long de l’année pour s’assurer de combler leurs besoins de base. » Elle précise toutefois que même lorsque la distribution des paniers de Noël sera terminée, les dons et denrées seront recevables jusqu’à la mi-janvier. « On se sent souvent plus interpellés durant le temps des fêtes, mais les gens qui sont dans le besoin le restent après. On continuera donc de recevoir les dons et denrées pour les redistribuer au comptoir alimentaire de Saint-Bruno. »
Mme Rodrige indique que bien que la grande majorité des fonds soient destinés au CAB, ce sont plusieurs organismes qui peuvent recevoir l’aide des dons amassés lors de la guignolée. D’autres organismes, comme la Maison des Jeunes, ou encore le logement d’urgence, ont pu recevoir de l’aide par le passé grâce aux dons. Il suffit qu’ils aident des gens dans le besoin sur le territoire de la ville et que la demande soit étudiée par le comité avec la Table de solidarité pour qu’ils aient la possibilité d’en bénéficier.
Un travail d’équipe
Caroline Rodrigue tient a souligner le « travail d’équipe » qui a permis de mener la campagne de la guignolée, bien que cette équipe ait été réduite par rapport aux années précédentes. « Les gens veulent beaucoup nous aider. Malheureusement, on a refusé des volontaires car le contexte sanitaire nous oblige à nous en tenir à moins de monde et à une organisation moins flexible afin d’assurer que tout se fasse de façon sécuritaire, pour éliminer les risques de contagion. On doit respecter la distanciation sociale, le nombre maximal de personnes dans un local, faciliter et sécuriser les manipulations. » Ainsi, les bénévoles qui avaient l’habitude de participer au souper spaghetti tenu annuellement au Centre Marcel-Dulude, ont participé autrement à la guignolée de cette année. Certains ont aidé pour l’envoi postal, d’autres à faire le compte des enveloppes de dons. « On a les membres du comité proche qui travaillent, mais on a aussi nos partenaires de la Table Solidarité. Les fonds sont gérés par le comité d’entraide, composé de 5 personnes, dont 4 personnes extérieures à la paroisse, et moi. »
Mme Rodrigue rappelle que « les fonds de la guignolée sont bien gérés et investis afin d’aider toutes les familles montarvilloises dans le besoin. »
Question aux lecteurs :
Comptez-vous participer à l’une des guignolées organisées sur le territoire cette année ?