Rendre nos rues plus sécuritaires
Lors de la dernière séance du conseil municipal, le programme triennal d’immobilisations 2021-2022-2023 de la ville a été adopté, avec des modifications accueillies favorablement à l’unanimité pour les rues Sommet-Trinité et Monarque.
L’aménagement de la rue des Monarques pour une somme de dépenses fixée à 300 000 $ a été devancé de 2022 à 2021. Après de nombreuses pressions citoyennes, l’ajout d’un trottoir sur la rue Sommet-Trinité se concrétise aussi puisqu’il a été devancé de 2022 à 2021.
Des risques non négligeables
La section de la rue Sommet-Trinité située entre le Rang des Vingt et le Chemin Des Hirondelles, qui s’étend sur environ 750 mètres, en font présentement la seule rue collectrice en milieu résidentiel à ne pas être desservie par un trottoir. Les inquiétudes citoyennes relèvent du fait que la rue est empruntée par beaucoup d’enfants et adolescents en même temps que des voitures et cyclistes, qui roulent à toute allure, selon plusieurs témoignages.
L’absence de trottoirs, l’étroitesse de l’espace réservé aux voitures, la forte inclinaison en pente, et le manque de visibilité de la piste cyclable qui sera occasionné par l’hiver, contribuent à faire du tronçon de rue un segment dangereux vue la forte affluence de passants, cyclistes et automobiles qui s’y partagent l’aménagement.
« Été comme hiver, les piétons qui l’empruntent pour se déplacer vers l’école ou la gare par exemple, partagent la chaussée avec une circulation routière de plus en plus importante. », faisait remarquer la conseillère du district 6, Marilou Alarie, environ une semaine avant la réunion du conseil. « La Ville dit vouloir encourager la marche et assurer le confort et la sécurité des piétons. C’est pourquoi elle a inscrit dans son plan de mobilité active la construction d’un trottoir sur la rue Sommet-Trinité. »
Reconnaissante, une montarvilloise qui réside sur la rue depuis 35 ans affirme qu’elle constate depuis une décennie « la grosse augmentation du trafic sur Chemin Des Hirondelles et sur Sommet Trinité, ainsi que la grande augmentation du danger pour les piétons et les nombreux cyclistes. »
À l’approche du gel et des grands froids, les piétons seront d’autant plus vulnérables lors de leurs déplacements sur la rue en pente, dépourvue de trottoirs.
Des insatisfaits
Bien que le devancement des travaux pour offrir un trottoir aux gens du coin soit une décision populaire, des citoyens mécontents redoutent les coûts qu’occasionneront l’entretien des trottoirs, « et surtout les poursuites si vous avez un trottoir en pente comme ça l’hiver avec les redoux et juste un peu de verglas ». Des citoyens évoquent un possible manque de transparence sur ce qu’impliqueraient ces travaux pour l’ensemble des montarvillois au profit d’une minorité. Un citoyen déplore notamment le fait que l’on choisisse d’investir dans l’aménagement d’un trottoir sur une rue qui se termine en cul-de-sac, même si ce n’est pas le cas du tronçon concerné. « Il n’y pas de trottoir au large du rang de vingt, ce qui est un problème de sécurité plus important », émet-il. La conseillère du district 6 fait valoir que ce qui prime est la sécurité des passants.
« Vous m’avez empêchée de faire mon travail de conseillère municipale. » – Marilou Alarie
Un dossier de longue haleine
Lors de la séance du conseil municipal, l’élue a d’ailleurs tenu à réaffirmer ses intentions de rendre les rues de Saint-Bruno plus sécuritaires, et ses positions face aux nombreux reports des projets d’aménagement et de construction d’infrastructures routières, précisant qu’à l’avenir, elle ne se ferait plus « tasser ». Elle évoque les travaux de reconstruction des infrastructures pour le tronçon de la rue Beaumont Est, entre le boulevard de Boucherville et le Chemin des Hirondelles, une autre collectrice considérée dangereuse pour les bris d’aqueduc qu’elle a connus.
« La reconstruction des infrastructures de la rue Beaumont Est était prévue en 2018, au PTI adopté en 2017 (…) ensuite ça a été reporté en 2019, puis à 2020, puis à 2021, et cette année en 2022 (…) La direction du génie m’a expliqué qu’elle était toujours dans l’attente d’une proposition de la part du comité citoyen qui a été créé pour ces travaux. » Mme Alarie a reproché au maire, Martin Murray, d’avoir obtenu le document déposé par le comité de travail le 12 mars 2019, et de ne pas l’avoir transmis à la Direction du génie. « Vous aviez vous-même créé ce comité et en avez fait une affaire personnelle (…) Vous m’avez empêchée de faire mon travail de conseillère municipale, et par cette obstruction, le projet en est à sa cinquième année de report. Cela met les passants en péril, et tous les résidents en position risquée. »
Le maire s’en est défendu en justifiant les reports par la difficulté d’avoir eu à gérer en même temps une crise. « L’an dernier, nous étions dans une crise existentielle au niveau des élus (…) Je n’ai pas laissé tombé les citoyens et ne les laisserai pas tomber. Le projet a bel et bien était reporté à 2022 (…) la rue doit être refaite, et le sera », promet-il.