Des classes virtuelles aux chroniques télé

Marie-Ève Lévesque, alias Mme Marie-Ève, qui avait conquis les cœurs de parents et d’enfants à travers le Canada en faisant la classe en ligne, est nouvelle chroniqueuse à l’émission La semaine des 4 Julie.

La jeune enseignante originaire de Sainte-Julie et sa classe du primaire de l’école Sainte-Claire à Longueuil, ont une chronique vedette à l’émission de variétés animée par Julie Snyder sur Noovo, dans laquelle elle pose une question d’ordre sociopolitique ou en lien avec l’actualité à sa classe, telle que « Quelle est la différence entre une fille et un garçon? » ou
« Qu’est-ce qu’une pandémie? » Ses élèves y répondent avec beaucoup de spontanéité, tantôt de façon cocasse, tantôt avec une maturité qui donne des complexes.

« J’ai l’impression qu’il y a une éducation, des profs autant que de la famille, qui a été faite pour accepter la différence », explique-t-elle avec modestie, comme pour ne pas en recevoir le mérite.

« Je suis bien contente de mettre de l’avant de beaux jeunes du Québec qui rayonneront à travers vos écrans. » – Marie-Ève Lévesque

Julie Snyder a présenté sa nouvelle collaboratrice comme étant « le coup de cœur du confinement (…) » qui « a sauvé de la crise de nerfs bien des parents ». Au commentaire selon lequel on donne trop peu souvent la parole aux enfants, Mme Marie-Ève répond qu’elle compte remédier à ce problème. « Je suis bien contente de mettre de l’avant de beaux jeunes du Québec qui rayonneront à travers vos écrans. »

Un concept partiellement recyclé

Il faut dire que le concept de la chronique n’a pas été cherché bien loin, puisqu’il ressemble étrangement au segment des questionnaires aux enfants de l’émission Ouvrez les guillemets, animée par François Morency à Radio-Canada. Mais avec Mme Marie-Ève et la relation privilégiée qu’elle entretient avec ses élèves, la dynamique en est plus authentique et axée sur les valeurs morales tout autant que sur l’humour, ce qui ajoute une certaine profondeur à l’émission de divertissement.

Une génération qui rend optimiste

Le 6 octobre dernier, elle a présenté l’une de ses chroniques, intitulée « La vérité sort de la bouche des enfants ». Elle y questionnait sa classe sur les relations entre filles et garçons, mais aussi entre filles et filles, et garçons et garçons.

« On peut tous porter ce qu’on veut, et être ce qu’on veut être, parce que chacun a ses choix et ses préférences », a lancé l’un des petits garçons de sa classe avec éloquence et sincérité. Un autre a expliqué que les jouets ne devraient pas non plus être genrés et qu’un garçon devrait pouvoir jouer avec une poupée, tout comme une fille avec un robot. « Je pense que les deux peuvent aimer la même chose. »

Une petite fille du nom de Sandrine, qui n’a pas la langue dans sa poche, a alors levé le doigt en l’air et ajouté avec assurance qu’ « aussi, les filles peuvent aimer les filles et les gars peuvent aimer les gars », avec l’approbation de ses camarades. Mme Marie-Ève leur a aussi proposé un petit exercice qui consistait à s’imaginer dans la peau du sexe opposé, et de dire quelle serait la première chose qu’ils et elles feraient. « Moi, ça ne me dérange pas (d’être fille ou garçon) car tant que je vis, je suis content », a rétorqué un élève. La simplicité des réponses s’accompagnait d’une sagesse réparatrice en ce bas monde.

Des enfants exceptionnels ou une prof en or?

Si la chronique de Mme Marie-Ève reflète le contenu de ses enseignements, on peut dire qu’elle donne une formation en pensée évolutive et progressiste qu’aucune autre génération n’a connue au primaire. Même si sa classe en ligne, qui en avait dépanné plusieurs pendant le confinement de l’été, semblait plus élémentaire et divertissante que réellement compensatoire des matières manquées, l’enseignement qu’elle inculque à ses élèves dans son segment télé semble s’illustrer pour sa valeur morale, puisqu’elle forme les adultes de demain en renforçant un sens de l’éthique et un éveil collectif plus développés et précoces que chez la moyenne des enfants.

Il sera possible de voir les nouvelles chroniques animées par Mme Marie-Ève avec la participation de sa classe dans de prochains épisodes de l’émission, puisque cette collaboration toute fraîche en sera une régulière.