Dynamique malgré le contexte

Alors que les salles de spectacle ferment à nouveau pour le mois d’octobre en raison de la COVID-19, des entreprises du milieu culturel ont pris au pied de la lettre le « Réinventez-vous » formulé par le gouvernement. C’est le cas de l’agence Résonances, qui a lancé sa toute nouvelle plateforme, La Trame.

C’est le 24 septembre que l’entreprise montarvilloise, qui compte près d’une trentaine d’artistes sous son aile, a lancé sa nouvelle plateforme de webdiffusion destinée aux amateurs de découvertes artistiques. Des captations de spectacles de qualité télévisuelle, conçues spécifiquement pour la caméra, seront offertes aux « web-spectateurs » dès l’automne.

« On a enclenché une réflexion sur ce que nous pouvions faire pour dynamiser l’agence et offrir des projets artistiques à nos artistes. Également, à long terme, voir la répercussion que cette crise aurait sur l’industrie et comment en tirer parti pour développer de nouvelles méthodes de travail », indique Noémie Azoulay, codirectrice générale, agente et gérante.

L’objectif premier de La Trame est de donner accès au grand public à des propositions variées de spectacles et à du contenu inédit mettant de l’avant des artistes évoluant dans des disciplines artistiques ou des styles musicaux plus nichés. En effet, la mission de l’agence visant à soutenir le développement d’artistes et de compagnies qui sortent des sentiers battus, Résonances trouvait impératif d’établir une façon de rendre accessible le travail de ses artistes en ces temps de pandémie afin de préserver l’écologie et la diversité du milieu culturel.

« On a enclenché une réflexion sur ce que nous pouvions faire pour dynamiser l’agence et offrir des projets artistiques à nos artistes. » – Noémie Azoulay

L’avenir des spectacles sur le Web

Lors de la première vague de la COVID-19 menant au confinement, de nombreux artistes se sont tournés vers le numérique afin d’entretenir le contact avec leur public. Alors qu’en cette deuxième vague, le gouvernement a annoncé la fermeture des salles de spectacles jusqu’à au moins la fin du mois d’octobre, le Web devient un incontournable pour diffuser les prestations.

« On parle soudainement du numérique comme si c’était un phénomène nouveau, mais il faut se rappeler que ça existait auparavant. Avec la pandémie, c’est devenu d’actualité. Notre regard sur le sujet est que ça va toujours exister et que ce sera toujours pertinent, mais peut-être en complémentarité aux spectacles en ‘’art vivant’’ ou en présentiel. Le volet numérique sera là à long terme, mais pour nos artistes et nous, le contact humain demeure d’une grande importance », nuance la codirectrice générale.

Un projet de longue haleine

Résonances a entamé le projet de La Trame à la fin du mois de mars. N’ayant pas le savoir-faire de base en production vidéo ni en développement d’outils sur le Web, la boîte de six employés s’est tournée vers des forces externes pour qu’elles les accompagnent dans le processus. La Trame se divise en trois volets : captation de spectacles dynamiques permettant la création de contenu innovant en jumelant parfois, par exemple, différents artistes; projet de médiation culturelle qui consiste également à capter des vidéos bonifiant les prestations au sein desquelles les artistes expliquent leur démarche artistique; la plateforme en soi, un outil de navigation sur le Web offrant un contenu de haute qualité visuelle.

« Pour nous, il était important d’élaborer un concept qui inclurait du contenu de médiation culturelle afin de pouvoir soutenir les efforts des diffuseurs qui veulent développer les disciplines de niches en leur offrant des solutions en développement de public. C’est beaucoup de travail, mais nous sommes motivées à garder la compagnie active, à donner du travail et de l’espoir à nos artistes et à garder le milieu artistique bien vivant », soutient Mme Azoulay.

Une industrie féroce

Le budget du consommateur d’arts n’est pas sans limites. Il serait permis de croire que le secteur des agences d’artistes en est un féroce, où tous s’entre-déchirent afin de promouvoir leurs artistes au détriment de ceux des autres agences.

« On ne le vit pas avec un esprit compétitif. Nous sommes davantage tournées vers la collaboration et l’entraide. Peut-être que le fait que nous soyons dans des styles nichés explique cette situation », complètent à l’unisson Noémie Azoulay, Marjorie Deschamps et Yaëlle Azoulay.    

Soutien de la Ville

La Ville de Saint-Bruno a été réceptive à La Trame. En ce sens, le projet pilote a été tourné au Centre Marcel-Dulude. Les lieux de tournage des prochaines capsules sont les suivants : l’Institut national de l’image et du son, la Maison de la culture Janine-Sutto, la Salle Pauline-Julien ainsi que le Théâtre Gilles-Vigneault.