La ministre Nathalie Roy veut tenir ses promesses

La députée provinciale de Montarville et ministre de la Culture et des Communications, Nathalie Roy, a annoncé l’octroi de plusieurs nouvelles aides au milieu culturel ces derniers jours.

Alors que la communauté artistique œuvrant dans les arts de la scène et du spectacle lui reprochait de ne pas tenir ses promesses du mois de juin concernant le remboursement des contrats qui ne pouvaient être honorés, la ministre a annoncé le 15 octobre dernier qu’une somme de 2 M$ serait dédiée aux artistes et travailleurs culturels du milieu des arts de la scène, qui regroupent les milieux du théâtre, de la musique, la chanson, la danse, l’humour, le cirque, et les arts de la rue.

« (N)ous annonçons aujourd’hui que nous soutenons la Fondation des artistes dans la mise en place d’un fonds d’urgence qui est expressément destiné aux artistes et travailleurs culturels du milieu des arts de la scène. »

Cette nouvelle, communiquée par La Fondation des artistes, la Guilde des musiciens et musiciennes du Québec (GMMQ) et l’Union des artistes (UDA), rassure déjà certains de leurs membres.

Une aide qui arrive à point

Le milieu culturel était frappé de plein fouet au début du mois avec la refermeture des salles de spectacles, cinémas, musées et bibliothèques en zone rouge, et ce jusqu’au 28 octobre dans le meilleur des cas. C’était l’incompréhension et la désolation de plusieurs institutions culturelles, artisans et consommateurs de culture, devant le maintien de l’ouverture d’autres lieux et services jugés moins risqués quant à la propagation du virus. Un peu avant, en fin septembre, on pouvait entendre le metteur en scène à la langue bien pendue, Serge Denoncourt, écorcher la ministre lors d’une chronique à l’émission Bonsoir Bonsoir.

« Nathalie Roy, elle avait dit avant la pandémie, qu’elle allait tous nous rembourser nos contrats. Pis elle ne l’a pas fait. Alors une promesse non tenue, sais-tu comment ça s’appelle (…) ? Un mensonge. Les jeunes comédiens, les jeunes artistes, ont besoin qu’on honore leurs contrats. Vous n’êtes pas capable de faire des promesses que vous tenez ? Faites pas de promesse. »

Mme Roy se disait alors comprendre « l’inquiétude du milieu » et « être à l’écoute et en mode solution ». Comme pour faire mentir ses détracteurs, son ministère débloquait, le 2 octobre dernier, un fond supplémentaire de 50 M$ pour soutenir les producteurs et les diffuseurs de spectacles québécois.

Une aide ciblée ou étendue ?

Aux inquiétudes selon lesquelles l’aide était trop souvent versée aux diffuseurs et aux institutions bien établies et ayant un monopole, plutôt qu’aux artistes et créatifs indépendants qui n’y sont pas concentrés et qui ne sont engagés qu’à durée déterminée, Nathalie Roy répondait ceci : « Nous nous assurerons également que l’argent se rende jusqu’aux artistes et aux travailleurs culturels afin qu’ils puissent passer à travers cette crise. » Elle conseille aux créatifs et aux organisations culturelles de tous les profils de consulter leur direction régionale du ministère de la culture, afin de trouver le programme d’aide qui leur correspond le mieux. Elle observe que l’aide financière octroyée aux organismes et entreprises culturelles dans le cadre du programme Ambition numérique permet aux artistes qui s’auto-produisent de rentabiliser leur art diffusé en numérique, tout en permettant aux organisations culturelles plus traditionnelles d’élargir leurs horizons et de développer de nouveaux publics.