Les itinérants, plus seuls que jamais
La Journée mondiale du Refus de la Misère, célébrée chaque 17 Octobre, prend tout sons sens cette année. Alors que la pandémie force l’annulation des activités communautaires à travers la région, la pauvreté et l’itinérance gagnent du terrain.
Tel qu’annoncé cette semaine, l’unité pastorale Saint-Basile/Saint-Bruno a annulé ses activités les plus rassembleuses de l’année, et s’est vue forcée de repenser son programme. Celle qui organisait des vigiles de solidarité ainsi que diverses activités de sensibilisation et collectes, connaît elle-même une baisse considérable des dons qu’elle recevait à pareille période.
La soupe populaire organisée tous les ans par le Comité de lutte à la pauvreté (CLÀP) de la Vallée-du-Richelieu n’aura pas non plus lieu cette année. Cette 9e édition de la Vigile de solidarité qui était prévue pour le 16 octobre prochain, aurait été l’occasion d’offrir du soutien et de témoigner la solidarité aux personnes vivant en situation de pauvreté et d’exclusion sociale.
Une itinérance cachée mais réelle
« Dans le contexte de la COVID-19, il aurait été encore plus opportun de se rassembler et de pouvoir crier haut et fort qu’il faut qu’il y ait un changement (…) Alors que certaines banques alimentaires ont dû cesser leurs activités ou modifié leurs services, que les garderies et les écoles ont fermés, que plusieurs personnes se sont retrouvées sans salaire, ces personnes de tout âge et de tout milieu ont pu être confrontées à l’insécurité alimentaire. La crise a touché fortement les plus vulnérables, augmentant le niveau de stress et d’insécurité. Le contexte de confinement a pu également accentuer des relations déjà difficiles, mettant en lumière une hausse de la violence conjugale et des séparations déjà présente. », peut-on lire dans le communiqué émis par les Corporations de développement communautaire (CDC) de la Vallée-du-Richelieu.
Le thème de cette année, « l’itinérance parfois invisible, a été choisi pour illustrer l’itinérance constatée dans la Vallée-du-Richelieu, puisque pour éviter de dormir dans la rue, les personnes sans domicile fixe ont souvent recours au « coach surfing » qui consiste à « passer d’une nuit à plusieurs nuits sur le divan d’unE amiE, membre de la famille, une ancienne relation ou même de parfaits inconnus, certaines personnes dorment même dans leur voiture. »
Un appel à la prise de conscience collective
La Vigile de solidarité invite la population à réfléchir aux impacts de la COVID-19, de la pauvreté, de la désaffiliation sociale et de l’itinérance auxquelles font face de plus en plus de personnes, même si elle ne pourra pas participer aux activités en ce sens comme la tradition le veut.