Rien ne décourage les cueilleurs en zone rouge

C’est la saison de la cueillette des pommes et des citrouilles, et la popularité de cette activité familiale est bien au rendez-vous dans les parcs, malgré le passage de plusieurs d’entre eux en zone rouge d’alerte COVID-19.

un texte de Chloé-Anne Touma

redaction@versants.com

Depuis le 10 septembre, le Verger du parc national du Mont-Saint-Bruno permet l’autocueillette aux visiteurs s’étant procuré un droit d’accès au préalable.

La saison avait bien commencé pour plusieurs amoureux du plein air et des pommes comme Jessica Beauchemain, dont la visite en famille au parc s’est déroulée 5 jours avant la tombée en zone d’alerte COVID maximale: « En ce qui nous concerne, c’était du gros plaisir. Les couleurs étaient impressionnantes. » 5 jours plus tard, soit le 25 septembre, on identifiait le parc et les villes de la grande majorité des affluents comme étant en zone rouge.

Le risque à considérer

«La fin de semaine (du 26 au 27 septembre), il y avait quand même vraiment beaucoup de monde, c’était encore très populaire. », reconnaît Brigitte Guay, Responsable des communications et du développement des affaires à l’Institut de recherche et de développement en agroenvironnement (IRDA). Elle mentionne que toutes les recommandations faites par les Producteurs de pommes du Québec (PPQ) ont toutefois été suivies, et que des directives claires ont été communiquées auprès des cueilleurs.

Le journal avait aussi remarqué l’affluence sur les sentiers du parc, où le port du masque n’était de mise, et où le respect de la distanciation sociale laissait à désirer. La même semaine, un citoyen et père de famille qui se rendait à la cueillette avec ses enfants, a rapporté au journal avoir fait demi-tour, découragé par la file d’automobiles qui s’étendait du portail de l’entrée du parc jusqu’au rang des Ving Cing. « Le jeu n’en valait pas la chandelle. Tous ces gens-là viennent d’une zone rouge dont il est recommandé de ne pas sortir. Je n’allais pas prendre le risque d’y exposer mes enfants pour cueillir des pommes. »

Des mesures de contrôle

Afin de réduire les risques de propagation du virus, l’achat du droit d’accès au parc se fait désormais en ligne, pour s’assurer d’appliquer la distanciation sociale. La SÉPAQ a aussi communiqué de nouvelles informations quant aux mesures imposées en zone rouge : chaque groupe de visiteurs doit se limiter aux membres appartenant à une même cellule familiale ou maisonnée, et doit avoir son propre matériel de camping (tente, roulotte, VR). Les rassemblements entre membres de diverses cellules, intérieurs ou extérieurs, sont interdits.

Rémi Chapados, gestionnaire des parcs du Mont-Saint-Bruno et des Îles-de-Boucherville à la  SÉPAQ, mentionne toutefois qu’il n’est pas imposé sur les sentiers. « Le port du masque n’est pas obligatoire, mais avec le passage en zone rouge, il n’est pas dit qu’il ne le sera pas. Pour l’instant, les gens respectent les mesures en place et ça se passe bien. »

« Le port du masque n’est pas obligatoire, mais avec le passage en zone rouge, il n’est pas dit qu’il ne le sera pas. » – Rémi Chapados

Les aires de salle à manger des restaurants du site sont quant à elles fermées, contrairement aux boutiques et dépanneurs.

Des visiteurs de plusieurs zones rouges

Le fait d’être en zone rouge, de ne pas pouvoir socialiser avec des cueilleurs externes à leur cellule et de devoir porter le masque dans certaines aires ne semble pas refroidir les visiteurs des autres municipalités de la région métropolitaine de Montréal (CMM) : « Pandémie, pas pandémie, le temps des pommes, c’est le temps des pommes ! », lance un montréalais venu cueillir des pommes en famille sur le territoire montarvillois, malgré le fait que la SÉPAQ recommande d’éviter les déplacements interrégionaux.

De toute façon, aucun contrôle ou système de filtration des visiteurs selon la région de provenance n’a été instauré, des résidents de municipalités même extérieures à la CMM et plus délinquants ne se gêneront pas pour y faire un tour et repartir chez eux avec leur récolte.

Une accalmie

Ce week-end dernier, étant donné que la saison de la cueillette tirait à sa fin, que les pommes se faisaient plus rares dans le verger, et que la météo s’y prêtait moins, il y avait certes moins d’affluence que pendant la fin de semaine passée. On y observait d’ailleurs une