Nos animaux victimes de la rentrée
Au sortir du confinement et avec la rentrée scolaire, plusieurs familles délaissent leurs animaux domestiques pour se tourner vers le travail et l’école, ou emménager dans un nouveau logement. Avec la pandémie qui continue de sévir, les refuges reçoivent moins de soutien financier et disposent de moins de moyens pour accueillir de nouveaux pensionnaires, ce qui n’améliore pas leur sort.
Le refuge Proanima, qui couvre une bonne partie du territoire de la Rive-Sud dont Saint-Bruno-de-Montarville, espère sensibiliser la population, et rappelle qu’ « avant d’adopter, il faut être conscient de tout ce que cela implique ».
1800, c’est le nombre de chiens et chats de la Rive-Sud placés au refuge
La directrice générale de Proanima, Annie Kirouac explique qu’en plus de manquer de main-d’œuvre et de ne pas avoir pu combler autant de postes étudiants saisonniers qu’avant, le refuge à reçu environ 25 000 $ de moins que l’an passé en termes de dons. Dans une récente publication, l’organisme révèle avoir reccueilli plus de 1350 chats et 350 chiens, seulement depuis le début de l’année 2020.
Toujours dans ses efforts de sensibilisation auprès des maîtres de chiens et chats actuels ou en devenir, l’organisation rappelle qu’il est toujours préférable de laisser son animal de compagnie aux soins d’un refuge plutôt que de l’abandonner à la rue. Elle recommande aussi d’envisager la stérilisation pour éviter tout abandon de « portée non désirée » et pour contribuer à pallier le problème de surpopulation.
Selon les données publiées par l’Association des médecins vétérinaires du Québec (AMVQ), les coûts liés aux besoins essentiels d’un chat ou d’un chien, qu’il soit jeune, adulte ou âgé, se situent entre 2100 et 2600 $ environ par année.
Si le nombre d’abandons a augmenté avec la pandémie et le manque de ressources pour s’en occuper, il n’en est pas moins un problème connu des Montarvillois. Sur les pages de réseaux sociaux liées à la ville, des résidents ainsi que des citoyens des villes avoisinantes se plaignent du fait qu’il est devenu très difficile pour les maîtres d’animaux domestiques de trouver un logement qui accepte les chiens et chats à Saint-Bruno. Demeurant plus loin, un habitant de Plessisville qui veut déménager et qui cherche désespérément un logement pour s’y installer avec son chien, s’indigne face à la position ferme des propriétaires d’immeubles montarvillois, qu’il qualifie de « matérialistes ».
Sur le site populaire d’annonces louer.ca, la ville est en effet la seule municipalité de l’agglomération où aucun logement tolérant les animaux n’est affiché comme étant disponible, contrairement à Longueuil, Boucherville, Brossard et Saint-Lambert, où l’on semble avoir l’embarras du choix en comparaison.
Pour la propriétaire d’un immeuble nouvellement construit près du centre-ville, « on ne devrait pas avoir à justifier le refus d’animaux. C’est un choix, voilà tout ». Pour les locataires voulant faire l’acquisition d’un animal après la signature d’un bail qui le leur proscrit, la Régie du logement prévoit que l’interdiction pourrait être révisée dans le cas particulier où le locataire ferait valoir la nécessité de posséder un animal « pour l’aider à surmonter un handicap (…) le propriétaire sera tenu d’accepter s’il ne lui cause pas une contrainte excessive ».
Notons qu’avec la direction prise par la ville en ce qui concerne l’interdiction des animaux dans plusieurs espaces publics, et l’action citoyenne traduite en pétitions depuis l’année passée pour l’encourager, Saint-Bruno-de-Montarville semble être plus fermée à l’égard des bêtes, mais plus sécuritaire pour ceux qui s’en méfient, pour autant que le nombre d’animaux perdus ou abandonnés à la nature n’augmente pas davantage.