Déjà un troisième Noël pour une famille cubaine
Adrian Vega, âgé de trois ans, est craquant avec le sourire accroché sur son petit minois. Il va fêter son troisième Noël au Canada avec son demi-frère Alvaro Vargas, âgé de 12 ans, sa maman Yoelys Ronda, son père Carlomagno Vega, arrivé au pays le premier, il y a 4 ans.
« Mon mari a eu la chance d’avoir un contrat de travail comme ingénieur de logiciel pour une compagnie de recyclage de métal, American Iron & Metal, à Montréal,», introduit Yoelys Ronda, qui a accueilli, elle et sa famille, Les Versants dans leur appartement à Saint-Bruno.
À l’entrée, une petite table décorée d’objets de circonstance annonce déjà l’esprit de Noël. Au salon, une étoile trône en haut sur le sapin coloré de boules et de guirlandes. Au pied de l’arbre, les figurines et les cadeaux font face à un père Noël grandeur nature.
« Quand j’étais petite, on n’avait pas de sapin, pas de cadeau, pas de tradition de Noël » – Yoelys Ronda
Alvaro poursuit sa scolarité au Collège Saint-Hilaire. Son français est plus que satisfaisant. « On ne fête pas Noël, c’est plus le réveillon de fin d’année », précise-t-il. Sa mère continue de peaufiner l’apprentissage de la langue de Molière en suivant des cours de francisation au Centre de formation du Richelieu ici, à Saint-Bruno. Elle aussi est ingénieure en informatique, mais sans emploi. Son conjoint, qui s’exprime en français, dira qu’elle était professeure d’université à Cuba. « J’espère trouver quelque chose dans mon domaine », souhaite cette dame.
Une famille reconnaissante
« Quand j’étais petite, on n’avait pas de sapin, pas de cadeau, pas de tradition de Noël », relate Yoelys Ronda, qui d’ores et déjà gâte son tout-petit en lui offrant des cadeaux. Elle confiera qu’Adrian a demandé des véhicules de policier, de pompier, et d’autres jouets avec des roues. Alvaro, lui, aimerait avoir comme cadeau de l’argent pour aller en Espagne dans le cadre d’un voyage de groupe organisé par son collège.
Le réveillon de fin d’année est toutefois célébré. « C’est une journée pour partager et pour rencontrer la famille, faire le souper ensemble. Il n’y a pas beaucoup de consommation, mais un grand souper avec du porc, du riz aux haricots noirs, de la salade et beaucoup de desserts », énumère la maman. Son conjoint lance : « Et on boit!» Yoelys Ronda dira sans ambages qu’ils ne sont pas très religieux. Les messes du 24 décembre demeurent toutefois d’intérêt pour les personnes âgées.
« Nous sommes chanceux, car l’année passée, mes parents et mon frère étaient ici pour Noël. Cette année, on part en Floride fêter encore avec eux. On n’a pas eu l’occasion encore de partager la fête avec la famille de mon mari. »
Yoelys Ronda ne tarit pas d’éloges à l’endroit des gens de Saint-Bruno, du Centre de formation du Richelieu, qui aident la famille à s’intégrer. « Vu que je ne travaille pas encore, je ne peux pas avoir plus d’amis, mais on fait beaucoup d’activités avec le Centre d’animation mère-enfant de Saint-Bruno, la garderie de mon enfant. » Vendredi 9 décembre, intervient son conjoint, « le Centre de formation du Richelieu a organisé une soirée pour nous et nos familles. L’été, nos voisins nous invitent à des BBQ. »
« Au nom de ma famille, témoigne Yoelys Ronda, nous sommes très reconnaissants envers toutes les personnes et le Canada qui aident les immigrants à s’intégrer. Je sais qu’il y a des histoires qui ne sont pas roses pour certaines personnes, mais pour nous, ç’a été vraiment bien. Les gens sont très gentils avec nous; on essaie de parler en français et ils nous encouragent à le faire ».
Question :
Avez-vous déjà fêté Noël en compagnie d’amis immigrants?