Une histoire de persévérance scolaire
De Saint-Bruno en France, en passant par la Gaspésie
Il y a quelquefois de jolies histoires de persévérance scolaire qui passent souvent inaperçues. Celle de Justine Croisetière vaut la peine d’être racontée.
Justine Croisetière revient de France, plus spécialement de Honfleur et de Cabourg, où elle a fait son stage en cuisine.
Artiste dans l’âme, Justine Croisetière n’a pas eu un parcours scolaire de tout repos. Depuis sa 6année, elle a sacrifié tous ses étés pour aller à l’école afin de reprendre jusqu’à 2 fois les cours auxquels elle avait échoué. Ses fins de semaine, elle les a passées avec des tuteurs et les membres de sa famille dans le but d’étudier et de se préparer pour ses cours et ses examens. À son école primaire, une orthopédagogue lui avait même dit qu’elle n’arriverait à rien dans la vie. « Des amis, elle a eu de la difficulté à s’en faire, puisqu’elle se sentait différente. Une seule la comprenait. Probablement qu’elle aussi ne comprenait pas pourquoi c’était si difficile à l’école », raconte sa maman, Hélène Douville.
« Son temps, elle le passait souvent seule ou bien à se sauver de l’école. Elle espérait tellement que nous, ses parents, acceptions qu’elle arrête l’école, ce passage obligé qui lui a demandé tant d’efforts, de courage et de persévérance », poursuit Mme Douville.
« Justine savait qu’elle venait de franchir une étape importante. Elle savait qu’elle avait réussi ce qu’elle croyait parfois impossible. » – Hélène Douville
Un jour, Justine Croisetière a décroché son diplôme de 5secondaire avec la complicité de sa tutrice préférée, Diane. « Justine savait qu’elle venait de franchir une étape importante. Elle savait qu’elle avait réussi ce qu’elle croyait parfois impossible » de soutenir la mère.
Après cette réussite, même si elle souhaitait arrêter l’école, ses parents l’ont invitée à s’inscrire au cégep. « Mais… ce n’était pas pour elle. »
Une passion : la cuisine
Puisqu’elle adorait cuisiner, la possibilité de faire un diplôme d’études professionnelles (DEP) en cuisine lui souriait. Cependant, contre toute attente, ses deux demandes ont été refusées aux écoles de la Rive-Sud. Après avoir baissé les bras pendant quelques jours, Justine s’est relevée : « Elle est une battante, une persévérante! » ajoute sa mère. La jeune fille a donc choisi d’envoyer ses demandes bien loin de la maison familiale.
La Gaspésie l’a accueillie à bras ouverts. Son année vient à peine de s’achever. Son appartement est vidé. Ses amis gaspésiens avec lesquels elle a partagé des fous rires autour des caquelons lui manquent terriblement. Ses professeurs également. Son cours, elle l’a réussi facilement.
Pourquoi pas en France?
Pour obtenir un DEP en cuisine, les étudiants doivent terminer leur année par un stage. Justine Croisetière a choisi de se rendre en France. Avec l’aide d’un grand cousin, ancien chef, elle a sélectionné deux restaurants « chaleureux, sympathiques et non touristiques », à Honfleur et à Cabourg. Le stage exigeait 130 heures. Mais par choix et par intérêt, la Montarvilloise a réalisé près de 200 heures parce qu’elle aimait apprendre et qu’elle avait beaucoup de liberté culinaire. « Les chefs passionnés avec qui elle a collaboré lui ont fait confiance. Ils n’ont jamais su que pour Justine, l’école n’était pas sa tasse de thé. Ils ont plutôt regardé l’artiste en cuisine qui s’amusait à créer, qui savourait chaque moment et qui notait chacun de leur conseil », relate Hélène Douville.
Justine est revenue de son stage il y a quelques semaines et a compris l’importance de ne jamais perdre son objectif de vue. Même si une porte se ferme, d’autres s’ouvrent assurément.
Elle envisage maintenant de poursuivre ses études culinaires, probablement en anglais, et souhaite travailler à l’étranger.
« Aujourd’hui, ma fille se sent plus confiante et connaît maintenant la valeur du mot “succès” », de conclure la maman.
QUESTION AUX LECTEURS :
Quel est votre plus bel exemple de persévérance scolaire?