Julien Racicot fait escale chez lui
Traversée de Gaspé à Montréal
Julien Racicot était de passage au Centre Marcel-Dulude, à Saint-Bruno, mercredi dernier. Un hommage a été rendu au Montarvillois, qui s’était lancé le défi de parcourir Gaspé-Montréal en fauteuil roulant électrique en moins de 30 jours.
Julien Racicot est paralysé des épaules aux orteils à la suite d’une lésion de la moelle épinière. Au cours du dernier mois, il a effectué le parcours Gaspé-Montréal en fauteuil roulant électrique en moins de 30 jours, soit plus de 1 200 km. Un défi qu’il s’était lancé afin de sensibiliser le public à la cause de la lésion de la moelle épinière et d’amasser des dons pour sa Fondation, Adapte-Toit.
« Saint-Bruno est un endroit significatif pour moi. Aujourd’hui, je rentre dans ma ville. Ça met le point, ou presque, à ma traversée (il allait terminer son parcours le lendemain à l’hôtel de ville de Montréal). Je peux dire que ma première traversée est mission accomplie », mentionne au journal Les Versants Julien Racicot, qui est né à Saint-Bruno-de-Montarville.
Tous réunis au Centre Marcel-Dulude, on retrouvait Julien Racicot, entouré entre autres des membres de sa famille, de ses deux infirmières, de l’équipe qui l’accompagnait pour relever son défi, des citoyens venus l’encourager ainsi que du maire de Saint-Bruno, Martin Murray. Celui-ci connaît Julien Racicot depuis plusieurs années : « C’est un jeune homme qui m’a toujours épaté; un garçon souriant et que je n’ai jamais vu déprimé, ni dépressif. Malgré les obstacles, il a su faire de sa vie quelque chose d’intéressant avec sa Fondation. »
C’est donc un Julien Racicot ému qui a pris la parole mercredi dernier au Centre Marcel-Dulude. Il a rappelé son passé avec Martin Murray, le comptable : « Martin et moi avons une histoire d’affaires ensemble. Il a été le comptable de mon entreprise avant que son fils prenne la relève. Aujourd’hui, c’est lui qui m’accueille. Il m’appuie encore, mais dans le cadre d’un autre projet spécial. »
« Je peux dire que ma première traversée est mission accomplie. » -Julien Racicot
Pour un meilleur accès aux lieux publics
Le Montarvillois a tenu à souligner l’ouverture des municipalités qu’il a visitées tout au long de son parcours face à l’accessibilité des lieux publics pour les personnes à mobilité réduite. « Je suis touché et impressionné de constater cette ouverture. J’en ai la preuve aujourd’hui, à Saint-Bruno », a poursuivi Julien Racicot.
Rappelons que la Ville de Saint-Bruno reconnaît l’importance d’entamer une démarche d’intervention afin d’assurer la réduction des inconvénients et obstacles que doivent surmonter quotidiennement les personnes handicapées sur son territoire. En décembre 2016, la Municipalité dévoilait son nouveau Plan d’action à l’égard des personnes handicapées 2016-2018. « Il y a encore beaucoup de travail à faire », a cependant admis le maire Murray, qui a fait l’essai d’un fauteuil roulant lors de cette rencontre. Assis dans le fauteuil, le politicien a grimpé et descendu une légère pente aménagée dans une structure de bois.
Mesures à venir
Le Plan d’action propose notamment de rendre accessible la piscine municipale par l’aménagement d’un vestiaire pour personnes handicapées et l’installation d’un lève-personnes ou encore, dans l’éventualité d’une relocalisation de la gare municipale (d’après le Plan d’urbanisme), de s’assurer que les quais et l’accès au train soient accessibles pour les personnes à mobilité réduite.
Du côté de Saint-Basile-le-Grand, c’est en février 2017 que le conseil municipal a adopté son 5e Plan d’action à l’égard des personnes handicapées. Pour sa part, la Ville de Sainte-Julie s’est dotée d’un Plan d’action à l’égard des personnes handicapées dès 2007. Depuis, ce plan est revu chaque année avec la collaboration d’un comité de travail.
La traversée de Julien Racicot avait deux objectifs. Sensibiliser la population à sa réalité : « Elle était méconnue; elle l’est un peu moins maintenant. » Et amasser des fonds, pour venir en aide à d’autres qui vivent sa situation. M. Murray, qui s’est promis de donner à la Fondation, a aussi invité tous les élus à y contribuer : « Je fais aussi appel à la générosité de tous les Montarvillois afin que Julien puisse atteindre son objectif de 375 000 $. »
À l’âge de 18 ans, la vie de Julien Racicot et celle de son entourage ont chaviré, après un accident de voiture. Sa quatrième vertèbre cervicale a éclaté, causant la lésion de sa moelle épinière; il s’est retrouvé tétraplégique, paralysé à vie, des épaules jusqu’aux orteils. Il vit ainsi depuis maintenant 18 ans, donc la moitié de son existence. « Julien Racicot est un exemple de courage, un exemple à suivre. Il garde espoir et n’abandonne jamais. Il a su surmonter les pépins et se reconstruire. C’est ce qui lui a permis de mettre sur pied sa Fondation », de conclure M. Murray.