Dangereuses différences – Dangerous differences
L’émigration dans un autre pays, spécialement dans un autre continent, vous permet de rencontrer plusieurs différences dans la vie de tous les jours. Malgré le fait que bon nombre de celles-ci sont simplement amusantes ou même intéressantes, certaines peuvent être assez dangereuses, pas seulement pour vous-même, mais aussi pour ceux qui vous entourent.
Ma femme me criant « Tu es au milieu de la rue! » a été le résultat de ma découverte que les feux de circulation ici sont placés de l’autre côté des intersections. En Hollande, les feux sont placés de votre côté de la rue. Ceci a fait en sorte qu’il m’est arrivé quelques fois d’arrêter au milieu de la rue, attendant calmement que le feu tourne au vert.
Une autre différence est la relation toujours difficile entre les automobilistes et les cyclistes. À Amsterdam, les automobilistes sont en alerte rouge constante pour repérer les vélos de tous côtés de la voiture. Les cyclistes sont ceux qui sont en charge, qui mènent dans la rue tel un homme qui est le meneur dans un couple dansant. J’ai tenté cette approche quelques fois ici, mais j’ai bien vite découvert que dans le monde des VUS et des Ford 150, mon vélo et moi ne menons pas vraiment la danse à Montréal…nous ne sommes même pas dans la danse, je crois.
Mais en dehors des dangers de la route, les différences peuvent également mettre en péril certaines relations sociales. Je me souviens qu’à l’anniversaire de ma femme, alors que nous habitions encore à Amsterdam, celle-ci était triste parce que je ne lui avais pas cuisiné un gâteau-surprise pour souligner l’événement. Eh bien, je suis vraiment désolé, mais le protocole néerlandais stipule que la personne pour qui c’est l’anniversaire doit elle-même cuisiner et offrir du gâteau. Peut-être parce que les Néerlandais sont connus pour être économes : ton anniversaire, ton gâteau! À mon travail récemment, j’ai expérimenté l’effet contraire : 42 collègues très surpris me demandant pourquoi j’avais placé du gâteau près de la machine à café le jour de mon propre anniversaire…
Dans mes premières journées ici au Canada, j’ai suivi ma femme dans une tournée plus au nord du Québec afin de rencontrer une bonne partie de sa famille et je crois en avoir embrassé au moins 10, et pas seulement sur les joues, mais également sur la bouche! Tout ceci sans le vouloir, bien entendu, mais parce qu’aux Pays-Bas, lorsque nous embrassons un ami ou de la famille, nous commençons par la joue opposée. Ceci a fait en sorte que je commençais du même côté que l’autre personne que je devais embrasser, et nos bouches se rencontraient…
De plus, le nombre de baisers avait diminué de trois comme il est coutume aux Pays-Bas à seulement deux, ce qui faisait en sorte que je restais seul à effectuer mon troisième baiser dans le vide, alors que l’autre personne s’était déjà éloignée en me dévisageant, l’air surpris… Malaise chez la belle-famille…
Malgré tout cela, la plus grande différence catastrophique est pour les patates frites. Ces croustillantes et solides petites amies patates. C’est ainsi que j’ai toujours su qu’elles étaient les meilleures; croustillantes et ayant une bonne forme nous permettant de recueillir de la mayonnaise comme si elles étaient un ustensile de cuisine. Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir ces bâtonnets de patates noyés dans de la sauce, simplement des litres et des litres de sauce brune aspirant toute leur énergie hors d’elle. La poutine, un dangereux repas québécois que je n’ai pas encore réussi à comprendre depuis mon arrivée au Québec. Je me demande bien ce que les Mangeurs de pomme de terre du célèbre peintre Van Gogh en auraient pensé…
Version anglaise
Emigration to another country, especially another continent, makes you likely to encounter many differences in day to day life. Though most differences are just fun or interesting, some can actually be rather dangerous. Not only to yourself but also to those around you.
My wife screaming «you’re in the middle of the road!!!» was the result of me discovering that traffic lights are placed on the far side of a intersection. In Holland the lights are placed on your side of the road. This caused me a couple of times to stop on the middle of the road, calmly waiting out the red light.
Another one is the always difficult relationship between bikes and cars. In Amsterdam the cars are on a constant red alert for bikes to their rear, left , right and front. Because cyclists are in charge, they rule the streets! Like a man is in the lead of a dancing couple. I’ve tried that approach a couple of times here, but found that in the world of SUV’s and Ford F150’s, me and my bike are not really leading the dance in Montreal… We’re actually not even in the dance at all I think.
But aside from traffic dangers, social peril is just as eminent. I remember back in Amsterdam, my Quebecoise wife crying on her birthday as I had not baked her a huge cake. Well, pardon me, but Dutch protocol dictates that the birthday girl (or boy) herself is the one making and handing out cake and treats. Perhaps as Dutch are known to cheap: You’re birthday, you’re cake! At my job recently, I experienced the opposite effect: 42 surprised co-workers asking me why I’d place cake near the coffee machine on my own birthday…
In my early Canada days of following my wife on a meet-my-family-tour far North in Quebec, I think I might have kissed at least 10 of them. And not just on the cheek but actually on the mouth! Not on purpose of course, but as a result from the fact that kissing friends and family starts on the opposite cheek in Europe. This caused me to dive into the same corner as my opponent making our lips meet spot-on…
Also, the amount of kisses has been reduced in Quebec to 2 only, leaving me hanging in mid air with touted lips while my new acquaintance has already wandered of…
But the biggest difference with catastrophic outcome, is not for me personally or any other human being. It’s for the French fries. Those crispy and strong little potato friends. Because that’s how I’ve always learned they’re the best: crunchy and in good shape with the ability to scoop up mayonnaise as if it was a kitchen utensil itself. How big was my surprise to see those potato sticks being drowned in gravy, simply liters and liters of gravy, sucking all their energy straight out of them. Poutine, a dangerous dinner that I understand less than anything else in Quebec. I wonder what The Potato Eaters of the famous Dutch painter van Gogh would make of it…