Le mont Saint-Bruno est-il contaminé?

En regardant d’un peu plus près la liste, disponible sur le site du ministère du Développement durable, Environnement et Lutte contre les changements climatiques, on remarque que plusieurs sites pollués se trouvent à l’intérieur même du parc national du Mont-Saint-Bruno. Pire encore, l’un d’entre eux, signalé comme étant contaminé aux hydrocarbures depuis au moins 2001 et qui n’est toujours pas décontaminé en totalité aujourd’hui, appartient au ministère de l’Environnement et de la Faune. Toujours dans le parc national, les anciens locaux de la radio C.I.E.L., au 594, rang des Vingt-Cinq Est, seraient eux aussi contaminés aux hydrocarbures pétroliers. Une pollution constatée en 2001 et toujours pas traitée.
« Pour l’ancien site de C.I.E.L., il y a eu un déversement de diésel provenant d’un réservoir sur un terrain appartenant à Bell Canada et au gouvernement. Ce sont environ 240 m de sol contaminé qui ont été excavés sur le terrain non boisé, dans le secteur boisé, et 100 m de terrain contaminé, à un niveau assez élevé, ont été laissés sur place. Le ministère de l’Environnement et Bell avaient convenu de laisser la nature faire son action selon un principe d’évacuation naturelle. La pollution diminuera année après année. S’il faut couper une centaine d’arbres pour décontaminer, le coût environnemental n’en vaut pas forcément la peine », indique Daniel Messier, porte-parole du ministère de l’Environnement en Montérégie.
La Maison Murray, l’ancienne maison située dans le parc du Mont-Saint-Bruno, qui permet de loger les gardes forestiers, serait elle aussi polluée aux produits pétroliers. La pollution date au moins de 1995, et les travaux de décontamination n’ont toujours pas été entamés partout. « La cause est une fuite de mazout survenue dans le sous-sol de la maison en 1995. La décontamination a été partiellement effectuée en 1999, mais il subsiste une contamination résiduelle. Ce qu’il reste, c’est environ 13 m de sol potentiellement contaminé. Des contaminants sont aussi présents sous les fondations de la maison et n’ont pas été enlevés », d’ajouter M. Messier.
Toujours dans le parc national, les anciens locaux de la radio C.I.E.L., au 594, rang des Vingt-Cinq Est, seraient eux aussi contaminés aux hydrocarbures pétroliers. Une pollution constatée en 2001 et toujours pas traitée.

Quant au champ de tir de Saint-Bruno, juxtaposant le parc national, appartenant aux Forces canadiennes, il est pollué au cuivre et au plomb au moins depuis 2008. Une étude de caractérisation avait été déposée par un consultant en environnement, mandaté par la Défense nationale en septembre 2006. Cette étude mentionnait qu’il y avait une contamination au cuivre et au plomb. Pour 65 m, le terrain était très contaminé; 315 m de terrain un peu moins pollué et 140 m dans les critères autorisés. « Selon nos informations, les 65 m ont été excavés, les autres terrains ont été laissés sur place, car ils sont conformes à la réglementation pour les parcs. Les exigences auraient été plus grandes si le terrain avait été utilisé comme un bac à sable ou un jardin où il peut y avoir de jeunes enfants qui creusent dans le sol », indique M. Messier.
L’ancien champ de tir sert aujourd’hui de terrain de jeu pour le club de soccer Mont-Bruno. Un club de vélo l’été et un club de ski de fond l’hiver y ont aussi installé leurs activités.
Collée à la montagne, la Carrière Goyer construction DJL, aussi sur le rang des Vingt-Cinq Est, était polluée au cadmium, au cyanure et aux hydrocarbures, mais le ministère de l’Environnement indique dans son répertoire que l’entreprise a décontaminé le site en 2004.
À Sainte-Julie, ce sont 20 sites qui sont enregistrés dans le répertoire. On y retrouve entre autres des terrains de la Régie intermunicipale de l’eau potable Varennes, Sainte-Julie, Sainte-Amable contaminés aux hydrocarbures, une situation connue au moins depuis 2001 et toujours pas traitée.
À Saint-Basile-le-Grand, 11 sites sont répertoriés.
Au total, ce sont 10 121 sites au Québec qui sont ainsi répertoriés indiquant les endroits qui ont été traités et ceux qui le sont encore.
Pourtant, « le répertoire ne comprend pas tous les terrains contaminés du Québec. La gestion des terrains contaminés n’est donc pas forcément la situation actuelle », de conclure M. Messier.
Pour consulter le répertoire du ministère : www.mddelcc.gouv.qc.ca/sol/terrains/ terrains-contamines/resultats.asp.