L’accident qui a changé sa vie… en mieux
Marie-Claude Molnar
Marie-Claude Molnar fait du vélo depuis l’âge de trois ans. Pour elle, le sport constitue une réalisation de soi; cela lui a permis de repousser ses limites et d’explorer ses habiletés… jusqu’au jour où elle a été happée par un camion circulant à 110 km/h dans une zone de 70. C’était le 12 juillet 2005 et elle était alors âgée de 22 ans. Traumatisme crânien et plusieurs fractures. Le 1er septembre de la même année, à la suite d’un séjour à l’hôpital et de plusieurs séances de réadaptation, elle retourne sur son vélo. Depuis, Marie-Claude Molnar fait partie de l’Équipe nationale de paracyclisme, a remporté la Coupe du monde 2012 et a été médaillée de bronze lors des Jeux paralympiques de Londres.
À l’époque, adepte de vélo comme tout le monde, Marie-Claude Molnar s’était donné comme défi de parcourir de grandes distances sur deux roues. Elle désirait faire l’aller-retour entre Greenfield Park et l’état de New York, aux États-Unis. Elle voulait une photo devant la pancarte Welcome In The State of New York. C’est en revenant au pays, à Saint-Cyprien-de-Napierville, que le destin a frappé. « Je n’ai aucune idée de ce qui est survenu après l’impact, mais j’ai reçu les premiers soins sur place. Je suis restée à l’hôpital trois semaines, et ensuite j’ai suivi des séances de réadaptation pendant trois autres semaines. Je souhaitais rapidement remonter sur mon vélo, pour éviter la peur », mentionne Marie-Claude Molnar.
Grande sportive dans l’âme, Molnar ne s’adonne pas uniquement au vélo. Dès l’âge du primaire, elle est initiée au hockey en tant que gardienne de but. L’hiver, lorsqu’elle ne fait pas de vélo, elle passe au ski de fond classique et à la raquette. Présentement, elle donne des cours de ski de fond alors qu’elle travaille à temps partiel dans… une boutique de sport! « J’ai grandi dans le sport. C’est toute ma vie. Ça me permet d’être en forme et de voyager à travers le monde. Mais le sport m’a aussi aidée lors de ma réadaptation », d’expliquer la cycliste, qui n’hésite pas une seconde à dire que cet accident est la meilleure chose qui lui soit arrivée.
Pourtant, Marie-Claude Molnar conserve des séquelles de cette journée qui aurait pu avoir des conséquences désastreuses : la fatigue, la perte d’équilibre et des répercussions au niveau cognitif. « Malgré tout, je considère cet accident comme quelque chose de positif. Je suis devenue une meilleure personne et je vis de manière différente; j’apprécie ma vie et je profite du moment présent. »
À la suite d’une rencontre avec celui qui deviendra son entraîneur, Eric Van Den Eynde, Marie-Claude Molnar commence à concourir en 2009 dans le cadre des Championnats du monde et de la Coupe du monde. Parmi les exploits rapidement accomplis, mentionnons qu’elle est médaillée d’argent des Championnats du monde sur piste de 2011 et gagnante de l’épreuve de la Coupe du monde sur route. Elle a également reçu plusieurs prix de sa fédération provinciale pour souligner ses prestations aux Championnats du monde, sans oublier son troisième rang lors des Jeux parapanaméricains de 2011 de Guadalajara. « Dès mon arrivée dans l’Équipe nationale de paracyclisme, j’ai connu une progression très rapide. J’en reste surprise encore aujourd’hui. J’ai découvert chez moi un côté athlétique que je ne connaissais pas. »
Depuis, celle qui fait parfois du vélo dans les rues et les parcs de Saint-Bruno pour visiter famille et amis a aussi enlevé la médaille de bronze aux Jeux paralympiques de Londres 2012 en plus de posséder le record du monde en Poursuite individuelle WC4 2011. « Ce record du monde a été toute une surprise! Pour les Jeux paralympiques, ce fut une expérience remarquable. Je n’avais jamais performé devant autant de spectateurs! Il y avait plus de 6 000 personnes dans le vélodrome. C’était bruyant, mais l’ambiance était sans pareil. Ce souvenir restera gravé dans ma mémoire », poursuit-elle.
Les qualités nécessaires pour devenir un bon cycliste, selon l’athlète? Assiduité, détermination, ambition, honnêteté avec soi-même et intégrité. À la fin, elle souligne que le plus grand défi vient du sport lui-même : « Contrairement à ce que bien des gens pensent, le cyclisme est un sport très complexe; il fait appel à beaucoup de stratégie, des tactiques, habiletés de manœuvre et connaissances très précises. » Apparemment, le cyclisme n’a plus de secrets pour Marie-Claude Molnar.